Peut-on faire confiance à Facebook concernant la protection de notre vie privée ?

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Le futur de Facebook sera-t-il finalement fait de respect de la vie privée et des données personnelles ? C’est en tout cas ce qu’a affirmé mercredi soir le fondateur et CEO du réseau social Mark Zuckerberg dans une longue publication sur sa page Facebook qui décrit ses nouveaux principes pour les années à venir.

« Quand je pense à l’avenir d’internet, je pense qu’une plateforme de communication centrée sur le ‘privé’ va devenir encore plus importante que les plateformes ouvertes d’aujourd’hui », estime-t-il dans le texte intitulé « A privacy-focused vision for social networking » (« Une vision pour les réseaux sociaux centrée sur la vie privée »). « Aujourd’hui, nous voyons déjà que les messages privés, les ‘stories’ éphémères et les petits groupes sont de loin les formats de communication en ligne qui croissent le plus vite », relève M. Zuckerberg, qui promet de rendre possible les échanges de messages privés entre Instagram Direct, Messenger et WhatsApp. « Dans quelques années, je m’attends à ce que les futures versions de Messenger et WhatsApp deviennent les moyens principaux de communication sur le réseau Facebook », indique encore le CEO de 34 ans.

Un virage radical vers une plateforme plus intime et soucieuse de la vie privée, donc. L’idée centrale semble être de bâtir une plateforme plus unifiée entre les différents services (Facebook, Instagram, Messenger, WhatsApp), plus simple, plus éphémère et donnant la primauté aux messageries privées, par opposition au traditionnel fil d’actualités.

Mark Zuckerberg souligne notamment l’importance de « conserver des informations sur des périodes plus courtes » et de combattre le « problème de la permanence », qui peut, à terme, « revenir faire du mal » aux utilisateurs. Ainsi, une plateforme de communication privée, où le contenu expire automatiquement – comme c’est déjà le cas pour les Stories Facebook et Snapchat –, pourra devenir la norme pour toutes les communications privées. Rappelons que, jusque récemment, la suppression de messages privés n’était réservée qu’à M. Zuckerberg et d’autres cadres du groupe. L’année dernière, il est effectivement apparu que le CEO avait discrètement fait disparaître d’anciens messages privés envoyés sur la plateforme.

Des promesses liées à la vie privée non tenues dans le passé

Mark Zuckerberg s’emploie désespérément depuis des mois à convaincre de sa bonne foi, après avoir promis maintes fois de s’amender. Des promesses régulièrement accueillies avec un certain scepticisme par les utilisateurs, les élus et les régulateurs à travers le monde.

Facebook a dans le passé fait plusieurs promesses liées à la vie privée, avant de les briser. En 2014, lors de sa conférence annuelle F8, le réseau social avait promis un « login anonyme », une manière de se connecter à Facebook sans partager d’informations personnelles, accompagnée d’outils « améliorés » de contrôle de sa vie privée. Quelques années plus tard, il s’avérait que ces solutions n’avaient jamais été lancées. Lors du F8 2018, en plein scandale Cambridge Analytica, Mark Zuckerberg avait promis l’outil « Clear History », qui permettrait aux utilisateurs d’effacer tout leur historique sur le réseau social. Fin février 2019, l’outil n’avait toujours pas été lancé, Facebook s’excusant d’une prise de retard. Le groupe, qui promet désormais la fonctionnalité pour plus tard dans l’année, en avait profité pour rappeler qu’un tel outil affecterait négativement ses capacités de ciblage publicitaire.

Même « si nous n’avons pas actuellement une bonne réputation quant à notre capacité de construire des services protecteurs de la vie privée (…), nous pouvons évoluer pour construire les services que veulent vraiment les gens », assure aujourd’hui Mark Zuckerberg.

Un pari risqué

Ce changement majeur de stratégie, qui devrait être déployé « au cours des prochaines années », doit répondre aux principaux problèmes de Facebook : d’une part, les critiques et scandales incessants autour de sa gestion jugée pour le moins opaque des données personnelles de ses utilisateurs ; et d’autre part, un changement d’habitude des internautes, qui préfèrent de plus en plus d’autres modes de communication plus intimes que le fil d’actualités Facebook.

Le pari est risqué : des modes de communication moins publics – Facebook promet même de crypter tous les messages privés – privent le groupe d’un accès aux données personnelles, base de son modèle économique. Mais face à un ralentissement de sa croissance, tant financière qu’en nombre d’utilisateurs, Facebook, qui vient de fêter ses 15 ans, est contraint d’améliorer son image et de trouver de nouvelles façons de grandir et de gagner de l’argent.

Le groupe aux 2,3 milliards d’utilisateurs dans le monde semble donc amorcer une inflexion dans son modèle économique, qui ne pourra pas éternellement reposer sur la publicité ciblée grâce aux données personnelles. Il compte désormais aussi miser sur les paiements électroniques, les messages échangés avec les entreprises ou le e-commerce.

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